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“JUSQU’AU bout de la nuit”, pas vraiment. Cet ete, dans de nombreux departements du sud de la France,les horaires de fermeture des discotheques ont ete considerablement reduits. «Le monde de la nuit est anesthesie par les pouvoirs publics qui en limitent les horaires d’activite», denonce l’Union des metiers et des industries de l’hotellerie (Umih) regroupant les trois quarts des etablissements. Les professionnels sont confrontes a ce probleme depuis plusieurs annees : la France compte 3 400 discotheques aujourd’hui, contre 3 700 il y a sept ans. La situation s’est aggravee cet ete. «Les boites de nuit ont enregistre une baisse d’activite de plus de 20% pendant la periode estivale par rapport a l’annee passee», souligne Aime Teissiere, president des discotheques a l’Umih. Dans la plupart des pays europeens, les discotheques ne ferment pas avant 6 heures ou pas du tout comme c’est le cas en Belgique. En France, les spots des boites de nuit s’eteignent enmoyenne a 4 h 20. Du coup, les noctambules n’hesitent pas a franchir la frontiere pour profiter jusqu’a la derniere minute de leur soiree. Une concurrence qui fragilise ce secteur economique representant plus d’un milliard d’euros de chiffre d’affaires annuel et emploie plus de 30 000 salaries.
Les etablissements doivent faire face a la concurrence de leurs voisins europeens mais aussi a celles de leurs voisins de palier : les rideaux des boites de nuit francaises se tirent a des heures differentes selon les departements, selon l’arbitrage du prefet. Une situation qui met en peril certaines discotheques du territoire surtout celles du Languedoc-Roussillon et de Provence-Alpes-Cote d’Azur et celles proches de pays limitrophes moins severes.
Enfin, les discotheques doivent faire avec les bars d’ambiance qui ouvrent leurs portes plus facilement et dont les tarifs sont plus allechants. Harmonisation des horaires La profession demande donc a nouveau l’harmonisation des horaires de fermeture pour « sauver le monde de la nuit en France». «On va assister a des fermetures en cascade d’etablissements qui generent de l’argent et des emplois, si les pouvoirs publics n’agissent pas», ajoute-t-il. Reponse du ministere de l’Interieur : «Il n’est pas envisage de retirer son pouvoir d’appreciation a l’autorite prefectorale pour instituer un horaire de fermeture national.»
Margaux Maniere